
« Nous sommes en guerre. » A six reprises, Emmanuel Macron a utilisé la même expression. Un ton martial, visant à sonner la « mobilisation générale » contre un « ennemi (…) invisible, insaisissable ». Lors d’une allocution solennelle de vingt et une minutes, lundi 16 mars à 20 heures – la deuxième en cinq jours –, le chef de l’Etat a annoncé un arsenal de mesures d’une radicalité inédite, afin de lutter contre la pandémie du coronavirus. « Jamais la France n’avait dû prendre de telles décisions en temps de paix », a souligné d’emblée M. Macron, dans une position de père de la nation qu’il affectionne.
Après des jours, voire des semaines d’atermoiements, l’exécutif s’est décidé à faire basculer la France dans un régime d’exception, suivant l’exemple de l’Italie ou de l’Espagne. Alors que les médecins sonnent l’alarme, en raison du virus qui s’étend de manière « inquiétante » dans le pays, selon les autorités sanitaires, M. Macron a pris la décision de confiner l’ensemble des Français sur le territoire métropolitain mais aussi en outre-mer.
A partir de mardi 17 mars à midi, il ne sera plus possible de sortir de chez soi si ce n’est pour se soigner, faire ses courses ou aller travailler pour ceux qui ne peuvent pas le faire de chez eux. Un confinement prévu pour une durée de « quinze jours au moins » mais qui pourrait être prolongé si la situation l’exige. « Seuls doivent demeurer les transports absolument nécessaires », a souligné le président de la République, prévenant que « toute infraction à ces règles sera sanctionnée ». Des amendes allant jusqu’à 135 euros pourront être dressées, a précisé le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner.
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